La lettre d'Aurore

Quand l’amitié sauve

Ce que je vais vous dire est simple :
Sans elle, je ne serais pas debout.
Pas ici. Pas encore.

Il y a Garance, douce comme une mer d’automne.
Apolline, flamboyante, solaire, un feu de joie.

Aymeric, tellement bienveillant.
Et Opalin… silencieux gardien des cabanes et de mon espace intérieur.
Chacun d’eux m’a donné un fil, quand j’étais au bord.

Apolline m’a offert une phrase, un jour où tout semblait s’écrouler :
“Tu ne vas pas tomber. Tu vas éclore.”

Quelques années plus tôt, Garance m’avait offert un petit ange de la Nativité qui tient dans ses mains un cœur gravé sur son cœur.

Aujourd’hui, quand je regarde ce petit ange, je pense à mon amie.

Pas n’importe quelle amie : Garance a 95 ans, très croyante et ancienne psychologue. De grande taille, mince, les cheveux gris, les joues creusées par les années difficiles. Elle a un rire ! On dirait une jolie musique !

Lorsque je travaillais comme secrétaire dans une école, en région parisienne, Garance venait de temps en temps car sa fille était professeur d’histoire.  Nous allions manger à la « Brioche Dorée » à deux pas de là. Sa fille, très occupée, partait tout aussitôt après le repas. Alors c’est avec moi que Garance restait pour boire le café et se promener dans les rues du quartier.

Aujourd’hui, Garance vit dans une petite maison du Beaujolais. Veuve depuis quelques années, elle occupe son temps entre un bénévolat d’écoute téléphonique et une association. Je vais la voir régulièrement. Nous sommes devenues amies. L’âge n’a pas d’importance, au contraire, à y bien réfléchir, je m’aperçois que j’ai deux amies âgées respectivement de 95 et 80 ans. Encore une bizarrerie !

Chaque visite à Garance est pour moi un arc-en-ciel de joie partagée.

Les liens du sang ne font pas tout ! Garance est en quelque sorte une petite mère pour moi !

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